Lettre à Emmanuel #2
Monsieur le Candidat élu,
Monsieur Macron,
Cher Emmanuel,
Ça y est.
Ce que l’on nous annonçait depuis le début de la chute de François Fillon dans les sondages est effectivement arrivé.
Sans surprise.
Sans renier ton travail ou celui des militants d’En Marche, il faut avouer que quiconque se retrouvait face à Marine était à peu près certain de l’emporter. Même un pot de fleur à priori…
Le truc ballot, c’est que ça a privé le pays d’un vrai débat. Parce que franchement, c’était quand même pas terrible. Et ce n’est pas que sa faute.
Peut-être désarçonné par la tournure des événements, et pris aussi un peu par l’ampleur de la situation, tu as perdu un peu tes moyens.
Bon, tu t’en es mieux sorti qu’elle, la preuve avec le résultat d’hier soir, mais il aurait pas fallu que ça dure 2 heures de plus !
Mais bref. Tout cela relève du passé désormais et te voilà confronté à l’avenir. Avenir lointain avec la perspective de ton mandat à venir et du rendez-vous pris intérieurement par nombre de « responsables politiques » pour 2022, mais surtout avenir proche avec le mois qui s’ouvre jusqu’à la désignation des députés.
Pour toi, cela va passer très vite : protocole, annonces des candidats, campagne électorale, choix du premier gouvernement…
Mais pour nous, qui nous remettons à peine de ce marathon présidentiel sans saveur, cela va paraître excessivement long.
Long parce qu’il ne va concrètement pas se passer grand chose.
Ce n’est pas le premier gouvernement qui va se risquer à de grandes manœuvres potentiellement sans lendemain…
Oui, parce qu’un premier gouvernement, celui qu’il faut bien désigner entre la présidentielle et les législatives, ça ressemble un peu à un personnage principal de « Game of Thrones »… Mieux vaut ne pas trop s’y attacher car son espérance de vie est réduite.
Si la chance te souris, ce gouvernement survivra au 18 juin.
Si les français au contraire se la jouent IIIe république, ça deviendra tout de suite beaucoup plus compliqué.
Mais ça sera d’autant plus intéressant !
Bref. En un mot comme en cent : les vacances ne sont pas pour tout de suite !
Il va te falloir autant, si ne n’est plus, de talent et de travail pour t’entourer d’une majorité fiable. En espérant qu’elle ne soit pas juste un patchwork de déclassés de leurs familles politiques actuelles, ce qui serait un bien mauvais message adressé à ceux qui croient fermement que tu apporte un renouveau du personnel politique.
Tu as le choix des armes, nous avons le choix du bulletin !
Bon courage…
PS : tu féliciteras Soazig ta photographe pour ses clichés magnifiques de ta campagne et de ta soirée d’hier.