La chambre des merveilles
Rencontre avec un livre
La chambre des Merveilles est un roman de Julien Sandrel, paru en mars 2018 et qui va être porté à l’écran le 15 mars prochain.
Je vous ai déjà dit que j’aimais bien lire les bouquins avant qu’ils ne soient adaptés au cinéma ?
Je crois que oui. Mais du coup c’était l’occasion de vous le redire.
Quand j’ai vu dans le salon d’attente de mon cinéma préféré la bande annonce de La Chambre des Merveilles, j’ai d’abord été indifférent. C’était sur un petit écran dans un coin, sans le son et ça sentait le pathos à plein nez.
Puis la bande annonce est passée une seconde fois. L’attente avant la séance était vraiment très longue et à ce deuxième passage, j’ai pris le temps de regarder plus attentivement. Toujours sans le son, mais cette fois je comprenais de quoi il retournait. Et pour une raison qui m’échappe encore, j’ai été happé par le pitch, très lisible rien qu’à l’écran.
Ni une ni deux, direction le bouquin.
Et le moins que je puisse dire, c’est que je n’ai pas été déçu.
Rencontre avec… un bon livre
Tout d’abord, bien que le sujet puisse paraître lourd (et sur le fond, il l’est), c’est drôle. L’auteur parvient avec un talent rare à apporter cette touche subtile de légèreté, mélange de situations cocasses et de dialogues léchés qui, par contraste, rendent le récit encore plus poignant.
Bien qu’archétypaux, les personnages sonnent juste. Ils résonnent vrai. “Monsieur et madame tout le monde” comme le voudrait l’adage. Des situations de vie classiques. Banales presque. Ce qui permet à l’empathie du lecteur de jouer à plein. Comble du luxe, ceci ne se limite pas à un ou deux personnages centraux. Mais bien à tous (ou presque), ce qui constitue à mes yeux un véritable tour de force.
Le rythme du récit, tout comme l’humour distillé, est extrêmement bien dosé. Servi par un style percutant, car économe en mots, qui donne néanmoins le temps au récit de respirer, les tournures employées coulent sous les yeux avec une grâce et une élégance qui appellent irrésistiblement la prochaine page.
L’usage habile et mesuré de l’élision laisse la juste place à la liberté d’imagination du lecteur tout en offrant justement toute la latitude nécessaire à une adaptation à l’écran.
Pour finir
Julien Sandrel sait indéniablement raconter des histoires. Des histoires qui touchent au coeur et à l’âme. Une intrigue simple, mais efficace, servie par des mots puissants et un style compact. Pas de dialogues inutiles, on comprend la force de certaines situations à travers la forme parfois lapidaire qu’il emploi. Et c’est très bien ainsi.
Sur une note plus personnelle, le livre me touche tout particulièrement car il met évidemment le doigt sur l’une des angoisses des parents. Et bien entendu, en tant que parent, on se projette d’autant plus facilement (ou pas) dans ce que pourrait être notre réaction face à la même situation.
Au delà du sujet que l’auteur parvient à traiter avec une maîtrise impeccable, on passe un excellent et agréable moment de lecture, plein de poésie et de tendresse.
Si vous en avez l’occasion avant de vous rendre au cinéma, prenez le temps de lire la chambre des merveilles : vous ne le regretterez pas.