L’amour est dans le Prey ?
J’ai craqué.
J’aurais pas dû, mais j’ai craqué.
J’étais pourtant passé complètement à côté de ce titre. J’avais vu passer des articles ici ou là. Un bandeau sur Steam. Sans y accorder plus d’importance. Tout juste avais-je vu qu’il s’agissait d’un revival du genre dans lequel Half-Life avait triomphé. Chouette, mais sans plus…
Et puis un jeudi soir, en épluchant les pubs récupérées dans la boite aux lettres, je croise le jeu en promo entre deux cubis de rosé et des sacs de charbons de bois.
En promo ? Le jour de sa sortie ? Mais c’est une super bonne affaire !
Je vais quand même voir sur Steam au cas où… 20€ d’écart en faveur de la version boite. Vive la dématérialisation…
Ni une ni deux, je glisse la précieuse galette entre des carottes et un paquet de chips et je lance l’installation, sans trop savoir en fin de compte à quoi m’attendre…
Un achat compulsif quoi !
Bref. Comme dirais Bernard de la Villardière: « Clé à molette, guns, extra-terrestres en guimauve et seringues démesurées, enquête exclusive au royaume de Transtar et de ses expériences bizarres ! »
Encore un matin
Bon, on va pas tourner autour du pot : j’ai pas accroché.
La raison principale en est l’interface chaise-clavier. Moi donc pour des raisons que j’évoque plus bas.
Le jeu en lui même n’est pas en cause : il a beaucoup de qualités pour quelques rares défauts. Ce n’était simplement pas le bon moment pour moi pour y jouer.
Comme j’en ai néanmoins fait le tour (plus ou moins tout seul), je vous livre ici le fruit de mes réflexions.
On commence classique : nous sommes en 2032 et on se réveille chill. Le genre d’introduction pas du tout éculée et qu’on n’a vue dans aucun autre jeu vidéo auparavant… Et encore, on échappe au rêve, à la perte de mémoire, et… oh wait !
Non, je vais pas spoiler maintenant… Comment ça « Trop tard » ?
Bon, donc on écrase son réveil, on enfile sa combinaison en cuir, et on suit les indications du GPS du tutoriel. On avance, on recule, comment veux-tu que je … me perde ?
Le premier quart d’heure est en effet lui-aussi très classique et nous expose quelques éléments de l’intrigue lors d’un vol en hélicoptère qui nous emmène sur notre lieu de travail.
Même si l’on ne fait pas grand chose pendant ce vol, le fait que celui-ci serve avant tout de générique est une petite trouvaille de mise en scène !
On fini notre vol devant le titre du jeu. Que les choses sérieuses commencent !
Le tutoriel se termine par une série de « tests » dont on peine à comprendre l’intérêt qu’ils peuvent présenter en l’état compte tenu de ce que notre frère nous a expliqué quelques minutes auparavant lors de l’arrivée dans les locaux.
Bref. Comme c’était prévisible, les choses tournent mal. Les scientifiques nous faisaient passer les tests sont attaqués par … un truc… on tombe dans les pommes et écran noir.
A priori on a été mis en lieu sur ou en tout cas dans un endroit dans lequel on va s’occuper de nous. Mais quand on se réveille (oui, encore…) on est… on est… quoi ? On écrase notre réveil, on enfile notre combinaison en cuir… C’est le jour sans fin ?
Vu qu’on semble revivre la même scène, on reproduit le même parcours que pendant le tuto sauf que les choses on bien changées… Plus de lumières et déjà un premier cadavre sur le pas de notre porte… ce qui nous permet fort opportunément de récupérer une clé à molette pratique pour aller maroufler de l’alien (oui, hein, parce que bon, visiblement on n’est pas sous la menace des FARC…).
Bon alors la clé à molette… Comment on dit déjà ? « C’est pas du plagiat, c’est un hommage ! ». OK. Se replonger dans l’ambiance d’un Half-Life c’est sympa, mais le cliché est trop simple. Parce qu’en plus derrière, on sait comment ça se passe : plus on avance, plus on tombe sur des guns de fous, etc…
Bref, il va falloir envoyer du lourd ensuite pour sortir de la simple copie. Mais on y reviendra…
Donc, voyant qu’on ne peux plus passer exactement par là où on était passé la fois d’avant, on fini par tourner en rond pour trouver une sortie et quoi de mieux que de péter une vitre quand aucune porte ne peux s’ouvrir ?
Et là, c’est le choc !
Ce qui ressemblait il y a encore deux secondes à un rooftop cosy, ne se révèle en fin de compte qu’être qu’un décor servant à une… simulation…
Même l’hélicoptère n’est qu’un vaste space mountain sur vérins !
Alors seulement on entre dans le vif du sujet !
Attention ! Une tasse à café !
Nous voilà donc livrés à nous même dans une station spatiale en orbite lunaire, infestée d’aliens en chewin-gum noir dont on ne sait pour le moment pas grand chose, à part qu’ils ont une propension certaine à se déguiser en tasses à café histoire de vous foutre les jetons quand vous vous baladez dans un bureau abandonné plutôt inoffensif en apparence. Petits coquinous !
En fait, on ne saura pas vraiment grand chose de plus sur ceux-ci. Personnellement, à la fin j’avais toujours pas saisi d’où ça sortait. Mais j’ai peut-être zappé une information.
Parce qu’à un moment, j’ai lâché l’affaire…
Comme je le disais en introduction : j’ai pas accroché.
La qualité du jeu n’est pas en cause : belle réalisation, scénario basique mais lisible, combats nerveux, etc…
Sans doute trop marqué par Half-Life, je n’ai pas su gérer la pénurie de munitions et absolument pas appréhendé la logique des pouvoirs aliens récupérés via les neuromods.
Le coup de grâce est venu lorsque, coincé dans un coin, sans munitions, et à 20 PV je ne pouvais que mourir… Obligé de revenir à une sauvegarde antérieure, faire l’impasse sur quelques items pour sauver quelques balles pour espérer se défaire des aliens bloquant le passage un peu plus loin.
Au bout de presque cinq heures de jeu, j’ai désespéré et failli désinstaller le jeu. Plus par orgueil qu’autre chose et pour pas mourir idiot, j’ai activé des cheat pour aller au bout, sans conviction mais pour parcourir le reste du soft par moi-même. Ouais, je sais, c’est nul. Des vidéos Youtube auraient fait mieux parce que des tas de joueurs ont plié le jeu à la régulière, même en mode hardcore.
Je fais jamais ça en règle générale. Je sais pas ce qui a merdé cette fois-ci…
Peut-être un côté RPG un peu trop prononcé alors que je pensais être dans un rail shooter plus avancé et élégant qu’un Half-Life.
My bad.
Les idées de scénario et de gameplay sont nombreuses. A priori, à la régulière, il faut bien compter 15-20 heures pour arriver au bout. Et encore, c’est en faisant l’impasse sur une optimisation complète des stats de son perso et sur la plupart des quêtes secondaires.
Cheaté, le jeu perd naturellement de son charme. Pas de son intérêt parce qu’on le parcours tout de même avec plaisir, libéré de certaines contraintes.
Le bonheur est dans le voyage, pas dans la destination
C’est sans doute ça qui m’a découragé. Il y a énormément de choses à voir et à faire avant de voir le bout du jeu.
Quand je compte le nombre de Neuromods qu’il faut pour tout débloquer, le nombre de matériaux qu’il faut recycler pour fabriquer tout ce dont on aurait besoin, toutes les quêtes secondaires et objets à découvrir, je pense qu’en 35 ou 40 heures, on pourrait sérieusement parler d’avoir vu le jeu à 100%.
Le but n’est peut-être pas là, mais quand on voit que seulement quelques jours après sa sortie, le jeu était déjà speedrunné en 10 minutes, on se dit que le challenge n’est pas de finir le jeu, mais de le parcourir selon ce que les développeurs ont imaginé.
Ils nous ont vu ramer contre des bestioles de plus en plus grosses, qui repopent en plus ! Ils nous ont vu fouiller la moindre armoire, le moindre tiroir, ouvrir tous les mails, pirater toutes les consoles pour trouver des mots de passe pour débloquer des portes verrouillées. Ils nous ont vu garder la tête en l’air à la recherche de cette foutu trappe permettant d’aller en haut d’une tour ou d’un escalier pour débloquer le passage…
Bref, ils nous ont imaginé un parcours du combattant dans une ambiance de survival horror en orbite autour de la lune !
Le titre est exigeant car il faut être minutieux dans son approche. Je suis trop bourrin pour que ça passe.
Mais quand même…
Il y a quand même deux ou trois trucs un peu dommage.
A commencer pour le triptyque : réveil, amnésie, rêve… Ce sont des procédés narratifs commodes pour ce type de jeu, car cela ouvre des possibilités scénaristiques tout en s’adaptant au fait que le joueurs chemine dans l’histoire sans en connaître tous les tenants et aboutissants.
Néanmoins, là, on cumule les trois… Ça fait beaucoup !
Et puis la fin… Si ça laisse la porte ouverte à un deuxième opus, on ne sait pas trop dans quelle direction cela va aller.
En conclusion : c’est très bon jeu. Je ne suis juste pas le bon public…