Livres

Mensonges et Vérités de James Comey : touchant et profond

On ne tire pas sur une ambulance

Il restera probablement quelque chose des années de Donald Trump à la maison blanche. Si ce ne sont quelques tonnes de gravats quand le mur mexicain aurait fini de tomber, ce sera bien plutôt la masse considérable d’ouvrages rédigés par d’anciens collaborateurs ou simples partisans (ou opposants) qui sont presque tous unanimes dans leur contenu : cet homme est fou, imprévisible, lunatique, puéril et dangereux quoiqu’irresponsable.

Là où l’ouvrage de James Comey se distingue des autres, c’est qu’il est moins un livre de révélations, de règlements de comptes ou de revanche vis à vis de Donald Trump qu’un manuel à l’usage de tous ceux qui se trouvent un jour ou l’autre en situation de diriger une équipe.

Empreint d’une véritable sincérité, le propos de l’auteur va bien au-delà de ce que son seul titre, surtout dans sa traduction française, laisse entrevoir.

S’il est bien question de mensonges, poison qui parasite les relations humaines (même lorsqu’il s’agit de mensonges par omission ou destinés à ne pas froisser autrui), il est surtout question d’honnêteté. Honnêteté vis à vis des autres et vis à vis de soi-même.

Courage et rectitude

Mais surtout, James Comey, qui a exercé les fonctions parmi les plus lourdes de l’administration américaine (au point qu’on se demande comment sa vie de famille a pu y survivre), nous livre de précieux conseils sur ce qui constitue l’âme d’un bon leadership : confiance en soi et humilité.

C’est sa ligne directrice, apprise au fil du temps et de sa carrière, à l’aune des rencontres avec ceux qui furent tantôt ses supérieurs ou ses subalternes.

Loin d’être un pamphlet contre Donald Trump, malgré quelques pages en forme de réquisitoire, l’auteur se garde bien de juger. Donald Trump, ou plutôt les électeurs l’ayant porté dans le bureau ovale, seront jugés par l’histoire.

James Comey témoigne de cette histoire, y compris de son histoire personnelle, touchante, sans tomber dans un pathos excessif.

On termine la lecture par un « Quel gâchis » dont on souhaite qu’il serve néanmoins à quelque chose.

Une lecture très instructive, qui permet de remettre en perspective cette folle période, y compris ce qui a pu se dérouler sous les présidents précédents, loin du tumulte des fausses nouvelles et du sensationnalisme journalistique.

L’édition française aurait pu se fendre d’un petit explicatif de l’administration américaine : le néophyte sera perdu à cette lecture sans quelques éléments de compréhension supplémentaire.

Un livre dont la sincérité et la simplicité le rende tout à fait recommandé et recommandable !

Même pour Donald Trump…

Maître de ces lieux

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *