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Toscane de Vincent Ollivier

L’auteur signe avec Toscane son premier roman en forme de thriller mais dont le propos tend indéniablement vers la satire et la dénonciation de tout ce que l’auteur semble abominer dans le comportement de certains de ses contemporains.

L’argent surtout, et le sexe, beaucoup, y tiennent une place prépondérante. Mais plus que l’argent, c’est la recherche de toujours plus d’argent qui est au cœur du récit, le tout articulé autour du personnage de Linda qui concentre toute l’intrigue, toutes les dérives et toutes les folies que commettent un à un les différents protagonistes.

L’auteur semble éprouver une véritable détestation pour ses personnages : rien dans leur personnalité, leur attitude, leurs actions ou leur comportement n’amène un début de semblant d’empathie pour eux.
Si l’on poursuit le récit jusqu’à son terme pour découvrir l’issue de certaines sous-intrigues, plus que pour la fin très prévisible dès le milieu du roman, rien ne nous permet de nous attacher à aucun de ces êtres sans âme.

La structure imbriquée du roman est intéressante et le fil du récit est alternativement poursuivi à travers le regard de l’un des cinq protagonistes principaux. L’intrigue avance donc via ces différents points de vue et un événement abordé brièvement par un personnage sera développé plus longuement un peu plus tard par un autre.

S’il n’en n’est pas moins intéressant, ce découpage porte néanmoins à confusion dans la gestion du temps et de l’espace. Les nombreux flash-back qui permettent de développer quelque peu la psychologie ou l’histoire des protagonistes, perturbent au final la lisibilité et sont au final pas si intéressant ou indispensables que cela. Sans ces derniers on n’a pas plus de mal à comprendre que ces gens là sont d’odieux salauds.
Dans la même veine, le découpage adopté rend vite prévisible la suite, ce qui anesthésie complètement ce qui devrait être le climax final.

Toscane est un bon premier roman, pas dénué de qualités d’écriture malgré une structuration brouillonne par moment. L’intrigue est finalement reléguée au second plan derrière le parti pris de l’auteur qui se consacre avant tout à la démolition en règle de la caricature que représentent ses personnages.
La fin, abrupte, laisse sur sa faim et aurait mérité un peu plus de soins. Prévisible, elle ne conclut pourtant par complètement le récit qui manque d’un petit supplément pour achever pleinement le récit.

Maître de ces lieux

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