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Lectio Letalis : la mort est au bout du chapitre

Le roman qui tue

Lectio Letalis exécute avec brio la recette du thriller ésotérique.

Tous les ingrédients nous invitent à déguster au plus vite chaque page pour atteindre le dénouement et les révélations finales. Un livre qui tue mystérieusement, des personnages haut en couleurs, au caractère bien trempé, une secte énigmatique et une enquête menée tambour battant dans un cadre dépaysant, que demander de plus ?

Délaissant rapidement Paris pour s’installer en région Bordelaise, l’intrigue nous amène à rencontrer notre héros principal incarné par un policier aux méthodes rudes et peu orthodoxes, faisant régner l’ordre sur son secteur.

Lourd d’un passé tourmenté et hanté par le souvenir d’un ancien policier ayant oeuvré au sein d’une secte, il nourrit une véritable haine pour ces groupes déviant.

Au hasard d’une intervention « banale » son quotidien prend une tournure toute nouvelle et il se retrouve embarqué malgré les interdictions de sa hiérarchie sur les traces d’une ancienne secte, réputée disparue suite au suicide collectif de ses membres.

Le héros va dès lors aller de révélations en révélations et parvenir au terme d’un parcours semé d’embûches et de violences, à résoudre le mystère.

La plume plus forte que l’épée ?

Maniant avec subtilité l’art de l’ellipse (contrairement à d’autres romans à rallonge), Lectio Letalis sait nous garder au fait de l’action avec une économie de mots qui rend la lecture fluide et plaisante.

Dommage pour certaines scènes de Lectio Letalis que l’on aurait aimer voir se dérouler avec de plus amples détails. Si l’ensemble se tient tout à fait, on regrette quelques raccourcis scénaristiques ou que les personnages parviennent trop simplement et justement à certaines conclusions. On n’est pas loin par moment du Deus Ex Machina.

Il n’en demeure pas moins que Lectio Letalis est très bien écrit, avec une richesse de vocabulaire assez rare pour être notée pour ce type de littérature.

Seul véritable défaut à mon sens de Lection Letalis : le sous-texte sur le monde politique et des « puissants » en général. Leur mainmise sur l’enquête et le dossier est sans cesse rappelée mais leur existence est bien trop nébuleuse pour que l’on s’attache vraiment à cet aspect du roman.

C’est regrettable car il y avait matière à développer plus avant le propos, ce qui aurait d’une part donner encore plus de consistance au récit et d’autre part aurait pu être porteur d’un vrai message. En l’état, le si peu qui est évoqué laisse à penser que l’auteur nourrit des fantasmes sur de vagues théories du complet au plus haut sommet. Hors, le fait que ceux qui sont aux responsabilités cherchent à se couvrir n’est en rien de la science fiction et cet aspect du roman aurait pu faire l’objet d’un développement plus poussé.

Malgré une fin « un peu cul-cul » plutôt convenue, le roman aura su nous garder en haleine chapitre après chapitre ce qui est en soi un motif de satisfaction.

Lectio Letalis est roman haletant et un auteur à découvrir !

Maître de ces lieux

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