Récap’ de mes lectures de décembre 2018
Les vertus de l’échec
Longtemps objet de mépris et marqueur sociétal d’exclusion, l’échec n’aura jamais aussi souvent été porté au pinacle des qualités dont il faut disposer pour, paradoxalement, réussir sa vie et réussir en société.
A tel point que ne pas échouer (oui, on dit aussi « réussir ») est désormais considéré comme quelque chose de louche, de politiquement incorrect, voire d’insolent (cf. une réussite insolente…)
Et pourtant, si l’échec n’est pas une tare, il y a tout de même un pas à franchir pour considérer que de non honteux, celui-ci puisse devenir un objet de fierté, voire un objectif à atteindre.
S’il est un fait établi que l’échec est un point de passage obligé dans toute entreprise humaine, il est établi également que ces échecs (inévitables donc) doivent être considérés comme des opportunités d’apprendre, de s’améliorer (en se corrigeant) et, par voie de conséquence de bâtir la route du succès.
L’approche de l’auteur, et de toute la littérature florissante sur le sujet, s’inscrit donc dans cette dynamique : accueillez l’échec à bras ouvert, ne vous lamentez pas et surtout, repartez à l’assaut !
Mais au delà de cette approche qui tente de dédramatiser sérieusement le sujet, le message délivré n’invite pas seulement à embrasser l’échec quand il se présente, mais presque à le provoquer. « Fail often, fail fast » est le mantra que certains entrepreneurs prônent pour justement, paradoxalement, accélérer l’arrivée du succès.
Ce qui me semble « dangereux », c’est le glissement de l’acceptation de l’échec à celui de la recherche de ce dernier. L’échec est inévitable donc autant y aller à fond.
Certes. Mais de mon point de vue, à être trop radical, on ne cherchera plus à donner le meilleur de soi et transformer la réussite en accident.
Si je rejoins le message de fond de l’ouvrage, je ne serais en revanche pas aussi absolu dans sa mise en oeuvre. Une lecture utile, mais à prendre avec un peu de recul.
Bel Ami
Une lecture de mise en situation pour le titre qui suit, mais qui me conforte dans l’idée qu’il est bien et bon de revenir périodiquement sur certains classiques (sauf les Confessions de Rousseau mais c’est une autre affaire).
A lire (ou relire) pour ceux qui en aurait gardé un souvenir amer de leurs études !
Belle-Amie (Critique)
Sans conteste mon plus grand coup de cœur de 2018 (même si le livre ne sort qu’en 2019 !).
Une véritable prouesse d’écriture et un petit bijou. Je vous renvoie à ma critique pour le détail sinon je pourrais en reparler ici sans fin !
Les suppliciées du Rhône (Critique)
Un roman très plaisant qui nous plonge à la fois dans le Lyon de la fin du XIXe siècle et aux origines de la médecine légale incarnée par le renommé professeur Lacassagne et ses élèves.
Les rôles féminins sont la colonne vertébrale de ce roman policier, à la trame finalement classique, et constituent selon moi la vraie force du récit.
Un très bon premier roman à la lecture facile et plaisante.
Fake News (Critique)
« La vieillesse est un naufrage ». C’est la conclusion à laquelle j’arrive un peu plus chaque fois que je repense aux auteurs de ce pamphlet déguisé en roman.
Peu inspiré et peu inspirant, je ne vais pas m’étendre d’avantage que ce que j’ai déjà pu écrire sur ce livre qui va hélas bien marcher en librairie.
Qu’est-ce qu’un chef ?
Ce livre fait écho à celui de James Comey et devrait figurer dans les bibliothèques de toute personne en position de diriger quelque chose qui se respecte.
Bienveillant, l’ouvrage de Pierre de Villiers éclaire par un propos précis les qualités et savoir-être qui font de quelqu’un un « chef ». Mis bout à bout, ces « conseils » feront de vous un « bon » chef.
Pas besoin d’être au sommet de la hiérarchie militaire pour trouver dans ce livre de précieux enseignement sur le management et plus largement la nécessité de diriger, décider, trancher, arbitrer et conduire quelque chose. Y compris sa propre vie !
Comme dans son ouvrage précédent, Pierre de Villiers ne tombe ni dans la rancœur ni dans les regrets de son départ forcé, qu’il n’évoque d’ailleurs jamais.
Un livre d’une très grande classe, très bien écrit et d’une sagesse éclairante !
Psychologie de la connerie
La psychologie de la connerie a connu (et connait encore à l’heure où j’écrit ces lignes) une notoriété dans les médias rare pour un livre hors fiction.
Est-ce parce qu’il y a un gros mot dans le titre ? Je ne saurais le dire.
Le fait est que les médias semblent fascinés par les cons et la connerie. Sans doute car cela leur donne un exutoire en ces temps de fake-news et autres
gilets jaunes, ainsi qu’une explication rationnelle à la défiance à laquelle ils sont confrontés.
Ce livre ne méritait à mon sens pas autant de publicité. Pour le reste, j’ai déjà tout dit dans ma critique.
Latium (Tome 2)
Je me suis fait violence pour terminer l’année !
Peu convaincu par le premier tome, je me suis néanmoins attaqué à cette suite au moins autant pour la satisfaction de venir à bout de cette lecture que pour savoir quand même où tout cela devait nous conduire.
Chose à savoir, la numérotation des chapitres est linéaires. C’est à dire qu’au lieu d’avoir deux tomes, nous sommes en présence d’un seul et même roman scindé en deux volumes.
Toujours aussi inutilement verbeux, on peine à se frayer un chemin compréhensible dans cet entrelacs de personnages vaporeux.
La fin en elle-même est anecdotique et rend finalement tout cette lecture assez vaine.